NORD-KIVU/SECURITE : Des nouvelles vagues de déplacés à Goma : les graves conséquences de l’occupation de Minova par les rebelles du M23
Depuis quelques jours, la prise de contrôle de Minova, dans le territoire de Kalehe (Sud-Kivu), par les rebelles du M23 a déclenché une nouvelle vague de déplacements massifs. La population, terrifiée par les combats et les exactions, fuit en direction de Goma, ville déjà surpeuplée et incapable d’absorber l’afflux constant de personnes en détresse.
Une crise humanitaire sans précédent
La ville de Goma, qui accueillait déjà plus de 700 000 déplacés, voit ce nombre augmenter de manière inquiétante. Des familles se réfugient dans des centres de fortune ou sont accueillies par d’autres ménages, créant une pression insoutenable sur les rares ressources disponibles. Cette situation alimente le spectre d’une famine généralisée, car les vivres, l’eau potable et les abris viennent à manquer.
Par ailleurs, les infrastructures de la ville, comme les hôpitaux et les écoles, sont débordées. Les enfants déplacés n’ont plus accès à l’éducation, et les soins de santé deviennent de plus en plus difficiles à fournir face à l’afflux massif de blessés et de malades.
Les obstacles à l’aide humanitaire
Les restrictions d’accès humanitaire aggravent la situation. Plusieurs ONG ont suspendu leurs opérations en raison de l’insécurité croissante, marquée par des attaques contre les acteurs humanitaires. Les routes sont contrôlées par des groupes armés, rendant impossible l’acheminement de vivres et de médicaments. Cette paralysie humanitaire laisse des milliers de personnes dans une situation désespérée.
Les conséquences sociales et économiques
La présence prolongée des rebelles du M23 à Minova ne menace pas seulement la stabilité de cette région, mais a également des répercussions à long terme sur les populations locales. L’abandon de terres agricoles et la destruction des marchés ont entraîné une flambée des prix des denrées alimentaires, renforçant l’insécurité alimentaire. De plus, le sentiment d’insécurité généralisé favorise une montée de la criminalité urbaine à Goma, exacerbant les tensions sociales.
L’appel urgent d’APROCIDE
Face à cette crise humanitaire, APROCIDE (Actions pour la Protection Civile et le Développement) appelle la communauté nationale et internationale à agir immédiatement. Il est impératif de :
Accroître les financements pour l’aide humanitaire afin de répondre aux besoins urgents des déplacés, notamment en vivres, abris, et soins de santé.
Garantir un accès sécurisé pour les ONG en instaurant des couloirs humanitaires.
Encourager les négociations de paix afin de trouver une solution durable au conflit et permettre un retour sécurisé des déplacés dans leurs foyers.
Une solution pacifique pour un avenir meilleur
La persistance du conflit au Sud-Kivu met en lumière l’urgence d’un engagement concret pour une paix durable. Les souffrances des populations locales doivent cesser, et cela passe par une résolution pacifique du conflit. La communauté internationale, les autorités congolaises et les acteurs locaux doivent unir leurs forces pour mettre fin à cette crise, protéger les civils, et rétablir la stabilité dans la région.
J-Rostand VUSANGI M,