REDACTION
25 sept.
2024
BEN-MAMBASA/TRANSPORT/SOCIÉTÉ/DÉVELOPPEMENT/SÉCURITÉ : Les routes nouvellement impraticables en mi-2024 à l’Est de la RDC
Le réseau routier dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), particulièrement sur le tronçon reliant Mangina à Mamba via Biakato, est devenu un cauchemar pour les usagers. En mi-2024, cette route, déjà éprouvée par les conditions climatiques et l’abandon des infrastructures, a été rendue encore plus difficile à traverser en raison de la multiplication des barrières érigées par divers services étatiques. Cette situation amplifie les tracasseries et augmente le coût du transport, rendant presque impossible la circulation dans cette zone.
Les barrières de tracasserie : un fardeau supplémentaire
Les usagers de cette route, notamment les chauffeurs de véhicules de transport de marchandises, dénoncent la prolifération de postes de contrôle et de taxation illégale, particulièrement à Makeke. Divers services publics, tels que l’Agence Nationale de Renseignements (ANR), l’Office Congolais de Contrôle (OCC), la Police des frontières, la chefferie locale, les services de l’environnement, et bien d'autres, ont érigé des barrages où ils perçoivent des montants exorbitants. Les tarifs imposés varient selon le type de véhicule :
- Voitures ordinaires : 10 $
- Dyna canter : 24 $
- Camions Fuso : 30 $
- Camions 1924 : 60 $
- Actros : 200 $
Outre ces montants imposés à Makeke, chaque véhicule est contraint de verser 10 000 francs congolais (environ 5 $) supplémentaires à la "Sécurité". Ces paiements, effectués en liquide, se multiplient à chaque passage à des points différents. Une autre barrière similaire est signalée à Bella, où les mêmes services réclament à nouveau des taxes, augmentant encore le fardeau des transporteurs et chauffeurs.
Une perception abusive qui appauvrit les transporteurs
Les chauffeurs déplorent la situation, qualifiant ces barrières de véritables points de tracasserie routière. Ils affirment que si ces sommes étaient réellement reversées au Trésor public, cela contribuerait au développement de l’État. Cependant, ils soupçonnent que cet argent est détourné à des fins privées, ce qui explique l'absence d'investissements dans les infrastructures de transport, pourtant essentielles pour l’économie locale.
Ces taxes informelles s’ajoutent aux difficultés déjà rencontrées par les chauffeurs en raison de l’état dégradé des routes. Ces dernières sont souvent impraticables, surtout pendant la saison des pluies, et rendent l'acheminement des marchandises très compliqué. Les usagers estiment que ces obstacles financiers freinent considérablement le développement de la région et exacerbent les conditions de vie des populations locales.
Un besoin urgent de réformes
La situation sur l’axe Mangina-Biakato-Mamba souligne un problème plus large dans la gestion des infrastructures routières en RDC. Le manque de régulation, la corruption, et l’inefficacité des services publics sont autant de facteurs qui contribuent à l’insécurité et au sous-développement des zones rurales. Il est impératif que le gouvernement congolais prenne des mesures pour assainir le secteur du transport routier, notamment en supprimant les barrières illégales et en investissant dans l’entretien des routes.
Les acteurs locaux, y compris les associations de chauffeurs et les représentants des communautés, appellent à une intervention rapide du gouvernement pour améliorer la situation. Ils demandent également une enquête sur l’usage des fonds perçus aux barrières, avec l'espoir que ceux-ci puissent être réorientés vers des projets de développement bénéfiques à la population.
La dégradation du réseau routier à l'Est de la RDC, accentuée par les pratiques abusives des services de l’État, entrave gravement le développement économique et social de la région. Pour sortir de cette impasse, des réformes en matière de gouvernance des infrastructures et de la gestion des ressources publiques s'avèrent urgentes et nécessaires. Il est temps que l’État prenne des mesures concrètes pour restaurer la confiance des usagers et garantir un accès sécurisé et fluide aux infrastructures routières vitales pour l'économie locale.
La Rédaction